Des robes et moi
Chaque année, au début du mois de décembre, un évènement ô combien primordial dans nos vies arrive. Non, je ne parle pas de l'élection de miss France. Le premier week end de décembre voit se dérouler la remise des diplômes de la promotion sortante, parce que c'est la Sainte Barbe et, le soir même, le gala de l'Ecole, parce que c'est le week end du téléthon.
Il apparaît donc pour chaque fille décemment constituée que décembre sera dispendieux. Outre Noël et le Nouvel An, il faut aussi compter sur l'achat d'une robe de gala. Parce que se pointer avec la même robe que l'an dernier, avouons le, c'est la honte. Idée reçue à laquelle j'adhère, et à laquelle j'ai honte d'adhérer. Heureux les mecs qui sortent leur costard du placard, retirent les boules de naphtaline des poches et en avant Guingamp !*
Le constat est inévitablement le même: les robes de soirées arrivent en rayon le premier week end de décembre. Alors, à moins de t'y prendre le jour même, t'es marron. Trois solutions s'ouvrent alors à toi, jeune coquette:
- tu achètes ta robe de gala en décembre pour le gala d'après. Ce qui implique un régime pendant 12 mois pour rentrer pile poil dedans comme le jour de l'essayage
- tu claques ton PEL dans une boutique de robes de mariées où il y a toujours des robes classes qui brillent (j'ai une intense aversion pour les robes classes qui brillent, mais ce n'est que mon avis, qui n'engage que moi, comme les promesses n'engagent que celui qui les croit)
- tu farfouilles fiévreusement où tu peux les 3 week end précédent le gala en te disant "zut zut zut, je trouverai jamais à temps".
Une fois ta robe trouvée, reste plus que les chaussures, quelques accessoires et une pochette. Ouais, t'es laaaarge. Mais aujourd'hui, concentrons nous sur la recherche de la pièce majeure.
Chaque année, je fais le point: je ne veux pas de robe longue, beaucoup trop dangereux vu ma capacité à perdre l'équilibre, je ne veux pas y mettre plus de xx euros (la somme monte petit à petit, j'ai mis 30€ dans ma robe de 1ere année), je la veux pas noire (une année sur deux, elle l'est). Et ça, mesdames et messieurs, ça ne se trouve pas à tous les coins de rue. Ouais, vu la description, on croirait que si. Mais c'est sans oublier que j'ai un goût de chiotte et que je ne suis pas gaulée façon porte manteau. Pour le goût de chiotte, on peut effectivement trouver son bonheur chez Bershka ou Jenifer, mais à cause de mon format non portemantesque, je rentre pas dedans. Ce qui n'est peut être pas plus mal, tout compte fait.
Petite review:
- Etam: non, la robe bustier à froufrou n'est PAS flatteuse. On dirait que je suis enceinte et que j'ai les seins qui tombent.
- Promod: quand tu entends un léger crac quand tu essaies de rentrer dedans, c'est pas bon signe.
- Le magasin en Andorre: non, madame, je n'arrive pas à remonter la fermeture, et c'est un 44. Non madame, faut arrêter de s'acharner sur la fermeture, là, dans ma vraie vie de quand je suis pas dans ton magasin, je respire, je bouge, je *zuiiiiip, ayééé*, je..., Jafar, j'étouffe !
- L'autre magasin d'Andorre: aaaah, ben je savais bien que je la connaissais, celle là, je l'ai vu sur internet la collection de Balenciaga !
- Le dernier magasin d'Andorre: hum, les plumes, c'est rigolo, mais juste sur les épaules, ça se contente d'être chelou
- Le magasin spécialisé à Nice dans lequel on est allées avec ma coloc: oui coloc, elle est belle ta robe, mais juste sur le cintre. Là, elle est juste mal coupée, et à 600€, ça fait juste chier
- Le magasin spécialisé à Nice dans lequel on est allées avec ma coloc: repose cette horreur tout de suite, bordel !!!
- Petit bateau: le bustier en maille, je déconseille
- IKKS: à ce prix là, je n'ose même pas toucher
Et puis, il y a ce moment où t'en as marre, il commence à faire nuit, une légère bruine se met à tomber. C'est samedi soir, la foule rentre chez elle, vers le confort douillet d'un salon où ronronnes la télé branchée sur le journal de Pierre Pernaut. Il est presque l'heure de regarder un reportage sur la confectione artisanale de tonneaux dans la Creuse, tu rentres dans un magasin et... tadaaaaaa, elle est là, elle est sur son cintre, elle t'appelle, elle est dans ta taille. Elle tombe à peu près pile poil, elle a la longueur qu'il faut, et tu te dis qu'avec une paire de chaussures comme ça, ce sera nickel. Et là, t'es juste soulagée, c'est pas encore cette année que tu te feras virer du gala parce que "non madame, le jean n'est pas une tenue de soirée correcte". Tu rentres chez toi, satisfaite du devoire accompli, l'oeil humide et le compte en banque vide.
...
Mais j''t'en foutrais, du gala. Tout ce que je voulais, c'était regarder l'élection de miss France, vautrée sur mon canapé avec un pot de Ben&Jerry et les critiquer. (ooooh, Miss Pays de la loire, ELLE A DE LA CELLULITE ! Victoiiire !). Monde cruel.
* Article sponsorisé par le CED, le Comité des Expressions Disparue