Ma coloc vs ma logeuse
Ma coloc, je ne la présente plus. Notre duplex, c'était surement le plus improbable de la promo. Mais ça l'a fait.
Ma logeuse, j'évite de la présenter. La cohabitation, c'était totalement improbable. Et ça l'a pas fait.
Récapitulation en quelques points.
Si je fais la cuisine:
Ma coloc me dit que ça sent trop bon, et, accessoirement "quand est ce qu'on mange ?"
Ma logeuse me laisse un mot sur la table de la cuisine "d'ouvrir les fenêtres de la cuisine pendant la préparation et la cuisson des aliments"
Si j'oublie mon pyjama dans la salle de bain:
Ma coloc s'en fout, de toute façon elle fait pareil.
Ma logeuse balance mes affaires dans l'étagère en rotin qui est "mon espace"
Si l'Amoureux veut venir:
Ma coloc me dit chouette, ça fait longtemps que je l'ai pas vu ! Il reste longtemps ?
Ma logeuse me dit qu'il n'y a pas moyen qu'il vienne, elle loue une chambre pour une personne seule.
Si je prend l'apéro et que je rentre en ayant un peu de mal avec la serrure:
Ma coloc rigole et on debriefe le lendemain sur ce que j'ai fait en rentrant ("mnémotechnique !")
Ma logeuse me dit, le lendemain, "tu es rentrée tard, hier", sous entendu "t'as entendu le bordel que t'as foutu ?"
Si je fais une méga grasse mat un week end où il fait super beau:
Ma coloc s'en fout
Ma logeuse me dit "ah, t'es pas sortie ?"
Si j'ai le blues:
Ma coloc me remonte le moral en 10 secondes
Ma logeuse, je ne lui dis rien, ça va aller, merci
Si je pars 5 minutes:
Ma coloc, elle s'en fout que je laisse la maison ouverte le temps que j'aille aux poubelles
Ma logeuse, j'crois qu'elle pourrait appeler les flics.
Ma coloc, elle a mon âge. Avec elle, on délirait sur Florence Foresti, sur des p'tites phrases de sortie de salle de bain, sur les matins capillairement difficile, sur toutes les fois où elle entendu un "boum, aïe". Le M07, ça déchirait quand même, on se sera bien marrées. J'oublie pas que c'est grâce à elle que je suis avec l'Amoureux.
Ma logeuse, elle pourrait être ma grand mère. Avec elle, on délire pas. Ca fait 5 mois que je fais des efforts pour vivre à son diapason et que je trouve régulièrement des mots pour m'enfoncer et bien me faire comprendre que je suis qu'une emmerdeuse bordélique.
Alors, vivre en coloc, je plussoie. Vivre chez l'habitant, je fuis.